Lettre n°73 – août 2020

 Edito

« Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits »

En mars dernier alors que nous étions encore en Carême et que la pandémie du coronavirus ne faisait que commencer, j’amorçais l’édito en écrivant : Christ est ressuscité… Et je le redis encore aujourd’hui.

Pour le célébrer à Pâques, cette année, il a fallu être inventif, et tous n’ont pas pu se trouver dans une communion de foi pour la grande semaine… Fort heureusement, cette célébration de la résurrection du Christ, nous la vivons chaque jour, nous la célébrons particulièrement chaque dimanche. Début juillet, le Christ nous invitait : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau, léger » (Mtt 11, 28-30)

Sa parole de ce dimanche, donc sa parole d’aujourd’hui, c’est douceur et humilité. Comme lui, être doux et humble. Au lieu de s’inventer fort, intelligent, meilleur que les autres, riche, comblé de biens ; au lieu de se vouloir supérieur en bonté, charité, bienveillance, amitié ; au lieu de se grandir sur la pointe des pieds pour se hisser à hauteur de Dieu, le Christ nous invite à nous reconnaître humble, à nous laisser aller à la douceur, à nous reconnaître pauvre, et petit…

Et si nous sommes petits, tout petits, ça tombe bien, puisque justement le Seigneur du ciel et de la terre, se révèle Père aux tout petits, et non pas aux sages et aux savants. Il nous faut résolument abandonner la logique mondaine qui met en avant la beauté, la force, l’intelligence, la réussite sociale et entrer dans une tout autre dynamique. Quand on voit un pays aux fenêtres applaudir les infirmières, les aides-soignants, les humbles personnels des hôpitaux, quand on voit un chef d’état dire : la priorité pour l’instant, ce n’est pas l’économie, mais la vie des hommes et des femmes, en particulier les plus fragiles, quand on entend des savants spécialistes dire : je ne sais pas, on constate que la logique ordinaire de notre société n’est pas une fatalité.

« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, …devenez mes disciples ». Notre façon d’être disciple ? A la manière de Marie. Une belle expression, et dynamique, se trouve dans l’éditorial de la nouvelle revue du laïcat international « Marist voices » (« Voix maristes), éditorial qui présente l’enthousiasmant projet du laïcat mariste…

Si nous répondons à l’invitation de Jésus-Christ, si nous venons à lui, si nous devenons ses disciples, alors nous serons en paix, doux et humbles de cœur, et par nous Dieu étendra sa douceur et sa paix à ceux qui nous sont proches, au monde d’aujourd’hui.

Et nous serons comblés de joie.

Bernard Fenet, Président

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