A la manière de Marie : modèle ou inspiratrice ?
Lorsque la question m’a été posée, spontanément j’ai répondu « inspiratrice » !
Puis je me suis demandé pourquoi ?
Tout d’abord, au mot « inspiratrice », j’associe les termes : inspirer, inspiration et c’est aussitôt l’idée du souffle, du souffle qui donne vie qui me vient à l’esprit. C’est être animé par un certain esprit, par une spiritualité, une spiritualité mariste ?!
Le mot « Modèle » par contre me renvoie une image plus figée avec l’idée de reproduire à l’identique comme si c’était déjà tracé.
Marie « inspiratrice » semble m’ouvrir à plus de liberté, me laissant une part de créativité, d’initiative personnelle.
A partir de qui je suis, en étant pleinement moi-même, elle m’invite à inventer ma vie, ma manière d’être en regardant sa vie de femme, d’épouse et de mère.
Chez Marie c’est surtout sa manière de vivre, d’être avec les autres qui fait écho dans ma propre vie.
Sa manière d’être en relation me propose un chemin à suivre pour que mon humanité se révèle pleinement dans la joie.
C’est en faisant route avec Marie que je découvre de mieux en mieux qui est le Christ et que je le rencontre au quotidien dans ma vie.
Comme toujours c’est dans l’après-coup qu’on peut se reconnaître mariste.
Aujourd’hui encore c’est en regardant le chemin parcouru que je prends conscience que deux points de la spiritualité mariste sont particulièrement importants pour moi : l’accueil et l’écoute.
« Être mariste » c’est avant tout être attentif à l’accueil.
Pour moi « Accueillir l’autre » c’est commencer par un sourire lorsque je le croise et c’est aussi m’intéresser à sa vie.
« Être mariste » c’est être au côté de ceux que je rencontre en partageant leurs joies et leurs peines, leurs préoccupations et leurs interrogations sans avoir forcément quelque chose à dire mais être là. C’est être à l’écoute de l’autre et du tout Autre.
Je voudrais relever quelques attitudes de Marie qui sont inspiratrices dans ma vie.
Marie se fait humble, obéissante. Pourtant, il ne faut pas croire qu’elle est soumise passivement, qu’elle manquait de personnalité.
Sa modestie, sa simplicité, sa discrétion révèlent la douceur qui l’habite.
Mais d’autre part, l’accueil de l’inattendu, de l’imprévu, le risque de dire « oui » sans tout savoir, nous dit son audace de s’ouvrir à la vie.
En consentant à se mettre au service de Dieu tout en menant une vie ordinaire, en acceptant ses limites et le mystère de ce qui la dépasse, Marie nous montre son engagement fondé sur la confiance.
Elle se soucie des problèmes concrets des personnes et les invite à mettre leur confiance en Jésus.
Elle accompagne, elle donne le coup de pouce à Cana pour faire advenir pleinement son Fils et elle s’efface.
Dans le silence et la présence, elle reste auprès de celui qui souffre.
Elle invite à se mettre en route. Elle rend visite, elle est attentive à la vie qui palpite alors que tout semblait perdu.
Elle s’émerveille et chante le Dieu de la Vie.
Elle ne reste pas isolée mais elle est en chemin avec les apôtres.
Lorsque j’ai pris la décision de prononcer mon engagement de Mariste Laïc, j’ai conforté mon désir de poursuivre ce chemin d’Église dans la famille Mariste, pour vivre l’Évangile à la manière de Marie, dans l’Esprit qui anime Marie.
Guislaine lajara
21 novembre 2015 à La Neylière