Edito
Il est heureux que la famille mariste – laïcs et religieux, religieuses des quatre branches – ait pu se retrouver à La Neylière pour la Pentecôte, comme tous les deux ans, venant des quatre coins de France. Vous en trouverez des échos dans cette lettre. Pourquoi ne pas profiter du repos de l’été pour approfondir la réflexion qui nous était proposée, sur le thème de la fraternité ? Des propos du père Christian Delorme, j’ai retenu que ce mot employé parfois un peu trop à la légère renvoyait à une réalité (une utopie ?) plus complexe et difficile qu’il ne paraît. Les auteurs bibliques le savaient déjà : Caïn et Abel, Esaü et Jacob, Joseph et ses frères, ce ne sont pas des histoires à l’eau de rose.
C’est pourquoi il n’est pas inutile de se demander ce qui, en nous, résiste à cet appel à la fraternité. Puis de chercher les ressources pour dépasser ces freins : un groupe, une association, la prière, des témoins… Les jeunes de Coexister qui sont venus nous présenter leur mouvement nous ont montré ce que l’utopie rend possible. Ils réalisent divers types d’actions, en particulier auprès de collégiens et lycéens, et ensemble : juifs, chrétiens, musulmans, agnostiques. Entre eux, ils découvrent qu’on peut parler de religion pacifiquement, et pour bien des jeunes Français élevés dans une laïcité rigide, c’est une découverte sans prix.
« L’utopie n’est pas qu’irréalisme. Elle n’est pas qu’horizon sans cesse à notre portée dérobé. Inaliénable impératif de la condition humaine, elle est ce qui nous meut, et, souffle propre à relever les êtres, charrie la force de regarder demain » (Audrey Pulvar, présidente de la fondation Nicolas Hulot).
Béatrice Van HUFFEL
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