La lettre n°60 – Décembre 2015

MARISTES LAÏCS Lettre n° 60 Décembre 2015 Maristes Laïcs

Édito Décembre, temps de l’Avent, un temps particulier pour apprendre à accueillir : Accueillir celui qui s’approche et se laisser conduire même si je ne comprends pas tout… Dans cette période troublée où nous nous sentons déstabilisés par les différents événements qui ont marqué notre pays, comment garder confiance et espérance ? « Rester éveillé » « Ouvrir un chemin » « Être dans la joie » « Faire confiance » « Apporter la paix » voici à quoi nous invitent les textes des 4 dimanches de l’Avent pour se préparer à accueillir la vie avec Dieu. La venue de Jésus est une promesse de bonheur : Promesse qu’il sera toujours là pour nous accompagner à chaque moment de notre vie, pour nous aider à dépasser les peurs, les disputes, les chagrins, pour nous aider à faire la paix, à retrouver le sourire et à être HEUREUX avec ceux qui nous entourent. En ce temps de l’Avent nous pouvons contempler le visage de Marie, celle qui a fait confiance à la Parole de Dieu, celle qui a dit oui malgré son étonnement. Cet imprévu ne l’entraîne pas vers un demi-tour mais vers un chemin de questionnement… Alors à Noël, osons entendre pour chacun de nous les paroles du messager de Dieu : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi ! »

Guislaine LAJARA

Les nouvelles de la coordination La nouvelle coordination, élue lors de l’Assemblée Générale du 23 mai 2015, s’est réunie les 3 et 4 octobre à Rochefort du Gard, dans ce sanctuaire qui fut pendant plus d’un siècle desservi par les pères maristes et propriété aujourd’hui du diocèse de Nîmes. Cette situation géographique nous a permis de rencontrer Dominique SCHLUMPF , du groupe laïc mariste de Nîmes ainsi qu’Alexandra Yannicopoulos-Boulet, venue du Vaucluse voisin et dont nous publions dans cette lettre le témoignage d’un séjour de six mois en Nouvelle-Zélande. Avec l’aide de Corinne FENET, nous avons pu vivre un temps de méditation sur notre façon de vivre en chrétiens et en maristes : sommes-nous gais, joyeux ? Sommes-nous missionnaires ? Allons-nous comme Marie à la rencontre des autres ? Avons-nous le sentiment d’être envoyés en mission auprès des autres et sommes-nous conscients que Dieu en missionne d’autres auprès de nous ? Prenons-nous le risque que la Parole s’incarne en nous comme elle a pris chair en Marie, fondement de notre vocation à porter Dieu au monde ? J’écris ces lignes en ce jour du quatrième dimanche de l’Avent où l’Evangile nous relate la rencontre entre Marie et Elisabeth, leur joie partagée et le chant du Magnificat qui jaillit de la bouche de Marie. Laissons-nous entraîner par les paroles de ce chant de louange. La miséricorde, thème de l’année sainte que le pape François vient d’ouvrir, est une notion chère aux Maristes et la joie a besoin d’être partagée. Laïcs maristes, avons-nous le sentiment d’appartenir à un corps dont Marie est le modèle, l’inspiratrice ? Toutes ces questions je vous les partage en ce temps de Noël qui vient. La coordination a par ailleurs mis en route les chantiers pour l’année : refonte du site internet inter branches, des revues maristes, évolution des liens avec les laïcs « Champagnat », avec Maristes en Éducation, participation aux événements du bicentenaire de la promesse de Fourvière.

Marie-Claude GRULIER

Témoignage d’Alexandra Alexandre et sa famille sont partis en Nouvelle Zélande pour un séjour de six mois début 2015. Alexandra était attirée par l’histoire mariste, Vincent par le Pacifique et les enfants allaient pouvoir progresser dans la langue anglaise. Terre de mission pour les premiers maristes, la Nouvelle Zélande est devenue un pôle important pour la Congrégation aujourd’hui. Alexandra témoigne du bouleversement personnel qu’a été pour elle cette expérience aux antipodes. Au terme de son séjour, avec l’accord de son mari et de leurs enfants, son engagement mariste a été célébré à Auckland, après 27 ans d’amitié et de cheminement maristes : Au sortir du tourbillon de rencontres vécues au « pays du long nuage blanc » – le nom maori de la Nouvelle-Zélande – je demeure saisie par la pertinence bien incarnée des lettres de Suzanne Aubert* comme de celles des missionnaires au Père Colin. Je reviens plus convaincue que jamais que, pourvu que nous le laissions agir un tant soit peu, l’Esprit Saint œuvre et donne vie à l’Église à travers nos pauvres pâtes humaines et leurs interactions, quels que soient les méandres de nos caractères, les intermittences de nos volontés, les manques et les forces de nos tempéraments. « Dans votre chemin vers Dieu, ne déplorez jamais d’avoir des passions fortes » écrit Suzanne Aubert à ses novices ou ses amies. Voilà qui m’a apaisée et réconfortée après tant d’années à penser : Mariste moi ? Mais c’est impossible… Que peut-il y avoir de commun entre le pieux Père Colin et moi ? Beaucoup trop inquiète, incandescente et passionnée pour le Seigneur. Comment pourrais-je parvenir à voir, sentir, juger et agir en toutes choses comme la paisible, silencieuse et docile Marie ? Il aura fallu la lecture d’une biographie de Jeanne-Marie Chavoin par Myra Niland, une sœur mariste irlandaise, puis la relecture du chapitre sur Françoise Perroton dans le livre du Père Forissier. Il aura fallu surtout l’expérience émouvante du châle et des mains de Bev enveloppant mes épaules : un geste simple pour faire sentir et réaliser la présence bienveillante de Marie. Non pas Marie modèle inaccessible à contempler à l’horizon et auquel il faudrait finir par se conformer, mais soutien, guide à nos côtés, inspiratrice discrète qui nous souffle des intuitions ! Il aura fallu enfin les propos décoiffants d’une théologienne anglaise de l’université de Cambridge, Gemma Simmonds, de passage à Auckland pour une journée de retraite « Mary, misunderstood » (Marie, les malentendus). Question sous-titre de son propos : Marie, force ou obstacle dans l’émancipation des femmes ? …/… Sans commentaire ! Une journée détonante et libérante. Alors oui, accepter simplement d’être ce que je suis – et Dieu, que c’est fatigant et mortifiant ! — et « être mariste » est apparu n’être peut-être pas si incompatible… Oui, je pouvais peut-être oser revêtir le vêtement qui était là tout proche depuis tant d’années – probablement un châle aux multiples couleurs des mystères du rosaire : celui du « nom de Marie ». Plus de quatre mois ont passé depuis. Je suis retournée à ma vie quotidienne familiale, paroissiale, amicale, et bien sûr… mariste. J’ai repris la route du réel en continuant d’essayer de contribuer pas à pas à faire « l’oeuvre de Marie », là où je suis, avec ce que je suis, et avec cette famille qui porte son nom. Quand je m’essouffle, j’essaie de respirer avec mon nouveau poumon pacifique. A cela s’ajoute une petite voix insistante : « cela peut paraître impie de penser cela, mais en quelque sorte oui, nous laïcs, mis en route par nos rencontres avec des pères, stimulés et encouragés par bien des soeurs, soutenus discrètement par des frères, nous avons à « recommencer » la Société de Marie pour cette fin des temps – en tout cas fin d’un temps et temps d’engendrement d’une étape nouvelle ». Pour cela, je le crois, il nous faut « retourner » à Cerdon comme on retourne à Nazareth, retourner au temps des origines. Celui où la polarité hommes-femmes, ordonnés-laïcs, Jean- Claude et Pierre, Jeanne-Marie et Marie, a permis à la petite Société de Marie d’avancer en équilibre sur ses deux jambes. Au temps aussi des missions dans les paroisses délaissées du Bugey, puis au fin fond des îles pacifiques. Missions aux mains et pieds presque nus, mais à la vivifiante parole de miséricorde qui seule engendre. C’est de telles missions dont ont besoin nos paroisses aujourd’hui, en Nouvelle-Zélande comme en France, et de propositions de volontariat pour des jeunes en recherche d’expérience et de sens. Ici et ailleurs, des missions à deux voix, deux poumons, deux hémisphères cérébraux, deux ventricules ! Hommes et femmes, laïcs et consacrés, vieille Europe et Asie Pacifique. Le pape François en appelle à travailler une théologie de la femme, mais peut-être n’est-ce pas tant d’une théologie de la femme dont notre Église a besoin aujourd’hui que d’une théologie de la polarité et la relation homme-femme. Il y va de la vie conjugale et des familles comme de la vie religieuse et ecclésiale. Hommes et femmes, Dieu nous a fait cadeaux les uns pour les autres. C’est de cette manière que la vie humaine comme la vie de l’Esprit se répand. Il nous faut, je crois, en être convaincus pour redonner souffle et élan à la petite Société de Marie. La tête à l’envers, aux antipodes de notre vieille Europe, il m’est apparu qu’il faut peut-être pour commencer retrouver la place qu’accordaient à la « dévotion » à Saint Joseph – une notion et des pratiques à revisiter, à n’en pas douter – les premières générations de maristes : Jeanne-Marie Chavoin ou le Père Colin tout comme Suzanne Aubert. Un signe : la liturgie même nous y invite depuis près de deux ans quand à chaque messe le prêtre prononce désormais les mots « Avec la bienheureuse Vierge Marie, et avec Joseph son époux… »

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* Suzanne AUBERT (1835-1926)- passionnée de médecine et de chimie, compétente en herboristerie et pharmacie, inspirée par le Curé d’Ars et les soeurs maristes de Lyon, s’embarque en en 1860 pour la Nouvelle Zélande où elle se consacrera aux déshérités, notamment la population autochtone des Maoris. On pourra lire : Suzanne AUBERT. Une Française chez les Maoris de Madeleine LEJEUNE – préface du Cardinal Philippe BARBARIN – Editions SALVATOR 2011 – 256 pages

Echos de Madrid 2015 :

troisième rassemblement des Laïcs maristes d’Europe à Los Negrales.

DSCN1838Pour ce 3eme rassemblement sur le thème « Avec Marie, nous avançons : mission mariste dans une Église qui se renouvelle. » La délégation française comptait 16 laïcs (dont 6 membres des Fraternités), 2 soeurs maristes et 4 pères maristes dont le provincial Hubert BONNET-EYMARD. Outre les délégations européennes, on notait la présence de représentants de tous les continents : Australie, Brésil, Canada, Mexique, Nouvelle Calédonie, Nouvelle Zélande, Pérou, Philippines, USA, à l’exception des Africains empêchés faute d’obtention de leur visa. La coordination européenne (EMLC), qui rassemble des représentants de tous les groupes nationaux, a été renouvelée. David SANZ de DIEGO (Espagne) en est le nouveau responsable. Georges LAJARA y représente la France. Michel MACQUET a remis son mandat pour se consacrer désormais à la coordination mondiale (WMLC). L’organisation a été remarquablement assurée par le groupe espagnol dont il faut souligner le dévouement, le dynamisme et la chaleur de l’accueil. Les exposés de Corinne FENET et de Jan HULSHOF, très appréciés, ont nourri les partages de groupes et les restitutions à l’assemblée sous forme de dessins commentés ont permis un large échange dans la simplicité et la bonne humeur. Les visites guidées du mémorial de la vallée de « Los Caïdos », de Madrid, d’Avila et de Tolède furent également des temps forts de notre séjour nous laissant beaucoup de souvenirs et le désir de retourner approfondir la connaissance de ces lieux chargés d’histoire et si accueillants. Nous attendons avec impatience le prochain rassemblement (en 2018 ?) dont le lieu n’est pas encore déterminé. Mais quel qu’il soit, ce sera un rendez-vous à ne pas manquer !

Marie-Claude GRULIER

L’année 2016 et le bicentenaire de la promesse de Fourvière Le 23 juillet 1816,12 jeunes prêtres du séminaire de Lyon faisaient à Fourvière la promesse de fonder dès qu’ils le pourraient une société de Marie. L’année 2016 sera donc un grand rendez-vous avec l’histoire et avec la famille mariste d’aujourd’hui pour célébrer le bicentenaire de cet événement fondateur.

Promesses d’hier et d’aujourd’hui Une rencontre est proposée à la Neylière à tous les maristes de France et d’Europe du 20 au 23 juillet pour vivre 3 jours d’échange et de convivialité autour de cette promesse de 1816 : randonnée-pèlerinage dans les environs, ateliers créatifs et participation le 23 juillet à la célébration à la basilique Fourvière. Elle concerne les adultes de tout âge, les familles et les enfants. Plus de détails seront communiqués en février 2016 à tous ceux qui se seront manifestés sans tarder (décembre 2015) auprès de l’équipe organisatrice : Catherine et Florent Nouschi, 36 rue de la Ronce, 77580 GUERARD fnouscrjj@yahgo.fr en précisant leurs nom et adresse (postale, mail) et le nombre d’adultes et d’enfants (préciser leur âge).

Dare to dream Les jeunes qui se rendront aux Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie sont invités à vivre une rencontre mariste internationale du 17 au 22 juillet à Lyon. Après avoir partagé la célébration à Fourvière avec l’ensemble de la famille mariste, ils se rendront à Cracovie pour la suite du programme. Coût total : 750 € (Lyon 300 € – Cracovie 450 €) Contact: Pascal BOIDIN – Notre Dame de France – 5 Leicester Place – LONDON WC2H 7 BX – Angleterre Tél. (44)20 74 40 26 47 ou (33)6 74 44 73 96

Dernière minute ! : Le Père Hubert BONNET-EYMARD arrivant en fin de son second mandat comme provincial d’Europe, c’est le Père Martin Mac ANNANEY (Irlande) qui lui succédera à partir du 1er juillet 2016.

Marie, Au début la confiance,

Celle d’une femme envers l’incroyable nouvelle

De mettre au monde, en restant vierge, L’Enfant de la Promesse.

Ensuite la confiance,

Celle d’une mère envers le fils qu’elle aime : Faites tout ce qu’il vous dira.

Et l’eau du robinet se transforme en vin de fête, A la fin, la confiance,

Quand tout est contraire, quand Jésus est cloué,

Qu’il n’y a plus personne pour chanter ses miracles,

La Parole en elle reste vivante. Et le Fils ressuscite.

Et l’Esprit, à nouveau, vient la visiter

Pour fonder l’Église avec les autres disciples.

Les Maristes ne parlent pas de Marie, ils empruntent son chemin, celui du disciple et mettent toute leur vie sous le signe de cette confiance.

Ils se veulent de la famille de Marie : ils n’en tirent aucun privilège sinon celui d’apprendre d’elle comment écouter la Parole et la mettre en pratique.

Père François DROUILLY

« Face à la mondialisation de l’indifférence, y a-t-il encore une place pour la miséricorde ? » Colloque du 29 au 31 mars 2016 organisé par les Pères et les Frères maristes d’Europe Coût 220 € (du 28 mars au soir au 31 mars au matin) La Neyiiere 69590 POMEYS – 04 78 48 40 33 – www.neyliere.com – accueil@neyliere.fr

Maristes Laïcs 104 rue de Vaugirard 75006 PARIS N° ISSN : 2103-7833