Historique

Brève histoire du laïcat mariste

Le Père Jean-Claude COLIN, fondateur de la Société de Marie, voyait religieux et laïcs au sein d’une même famille, comme un arbre à plusieurs branches. Mais lorsqu’il présenta son projet à Rome, il fut considéré comme monstrueux et seule la branche des Pères Maristes fut approuvée en 1836. Cela n’empêcha pas que se constituèrent dès les origines des confréries de laïcs vivant de la spiritualité mariste. Ces groupes d’hommes et de femmes, non mixtes à l’époque, étaient reconnus par la Congrégation et accompagnés par les Pères. Le Père Julien EYMARD, qui s’était vu confier la responsabilité d’organiser le laïcat mariste, présenta à Rome le projet d’un Tiers Ordre tel qu’il en existait auprès des grands ordres religieux, projet qui fut approuvé en 1850.
Ce n’était pas le dessein du père COLIN qui appellera en 1874 le père Alphonse COZON pour réfléchir avec lui à une possible réforme du Tiers Ordre. Mais il n’y parviendra pas tant la résistance était forte parmi ses confrères.
En 1972, après le concile Vatican II et l’évolution de la place du laïcat dans l’Eglise qui en découle, le Tiers Ordre de Marie se donne de nouveaux statuts et devient les Fraternités Maristes. Parallèlement, des laïcs en lien avec la Congrégation, intéressés par la spiritualité mariste, prennent conscience que le laïcat mariste ne se limite pas aux seules Fraternités et font le projet d’une association nouvelle qui serait le carrefour de tous les groupes existants. C’est ainsi que naît en 1992, avec le soutien de la congrégation des Pères maristes, l’association Maristes laïcs.
Elle a pour objet de promouvoir l’engagement des laïcs dans l’Église et dans le monde en fidélité avec les orientations de la famille mariste, d’appuyer ou susciter les initiatives de ses membres – rencontres spirituelles, séminaires de formation ou de recherche, projets pastoraux – et de favoriser la communication entre les personnes et les groupes qui se reconnaissent dans la spiritualité mariste ou qui se situent dans la mouvance mariste (article 2 des statuts). Les Fraternités maristes – qui ont gardé leur autonomie et leur organisation propres – y sont reconnues comme le groupe aujourd’hui encore le plus important.

Une autre association, « Maristes en Éducation », a vu le jour le 7 octobre 2004 . C’est une association de fidèles selon le droit canonique qui a pour objectif de permettre à toutes les personnes engagées dans les établissements scolaires sous tutelle mariste – parents, enseignants, assistants en pastorale scolaire et tous personnels – de découvrir ou approfondir la spiritualité mariste qui est propre à l’établissement auprès duquel ils sont engagés.

Le laïcat mariste selon la vision du Père Colin
Le Tiers Ordre de Marie doit être une association immense qui englobera tout le monde… Les parents pourront également faire inscrire leurs petits enfants. En un mot, tout le monde sera du Tiers Ordre de Marie, et toutes les âmes seront enrôlées sous la bannière de la Mère de Dieu… Ma pensée sur cette association a toujours été qu’elle fût une œuvre de la Société, mais en dehors de la Société… (Déclaration au chapitre de 1872).
Dans la pensée du fondateur, le Tiers Ordre ne doit pas être enfermé dans les limites de la Société. Il doit être en un sens une œuvre en dehors de la Société, à laquelle la Société doit communiquer son esprit propre qui est l’esprit de la Sainte Vierge. Son développement ne doit donc pas être restreint aux proportions de la Société ; nous ne devons pas le retenir dans nos mains, mais seulement l’y faire passer. Ce n’est donc pas un des rouages de la Société, il ne doit pas rayonner pour ainsi dire autour de nous, comme une planète autour de sa constellation, mais rayonner dans l’Église. Ce n’est donc plus un moyen précieux pour aider la Société en y intéressant de pieux fidèles, mais c’est un moyen d’étendre son action sur le monde de telle sorte que le même élan, partant de Marie, passant par les Pères et les membres du Tiers Ordre, aille se perdre dans l’Église sans aucune considération personnelle. (Alphonse COZON)